La première course de François D.

Ce week-end avait lieu la 30^e édition de la célèbre course Paris-Versailles, qui conduit les coureurs du pied de Tour Eiffel à l’avenue de Paris, avec la vue (au loin) du château des derniers rois de France. Nous avons suivi la première participation de François D., 25 ans, qui courait d’ailleurs sa première « vraie » course (plus de 3000 mètres). Son objectif : parcourir les 16 km qui séparent les deux monuments en moins d’1h25, idéalement 1h15 (autour de 5’ au km pour les connaisseurs qui ne veulent pas faire le calcul).

L’entraînement, destiné en première intention pour le prochain marathon de Paris, commence début septembre, par une quinzaine de tours du parc Monceau (soit autant de kilomètres). A coups de remise au lendemain puis à la semaine suivante, il se poursuit… par la course d’hier. Il y eut bien la veille un déménagement fait sans ménagement, qui firent ses amis se demander comment il comptait faire cette « folie » le lendemain. Leur interrogation est d’ailleurs bien légitime, qui paie 25 € pour courir 16 kilomètres, un dimanche matin à 10h sous la pluie (certes, il faisait beau en l’occurrence, mais c’était loin d’être garanti étant donné la météo des dernières semaines) ? Réponse : plus de 20 000 personnes, et dans la joie et la bonne humeur (au début en tout cas, la fatigue se faisant nettement plus ressentir à l’arrivée).

Bref, nous voilà devant la Tour Eiffel en ce dimanche 30 septembre, François D. arrive, échauffé par une petite demi-heure de Vélib’ et à peine remis de l’émotion et de la déception respectivement provoquées par un très beau Grand Prix du Japon et la sortie de piste de Fernando Alonso. A 10h, les premiers concurrents s’élancent ; au milieu du paquet plus de cent mètres plus loin, le mouvement est imperceptible. A 10h10, François D. est en vue dû départ. Quelques minutes plus tard, il passe la ligne de départ et démarre prudemment. Rapidement, il comprend le but du jeu, garder son rythme en essayant de slalomer le moins possible… Après 5 kilomètres, le premier ravitaillement, qui consiste en 50 cl d’eau, provoque une gigantesque bousculade, noie la route, et remplit les bas côtés de milliers de bouteilles en plastique. Au kilomètre 6 arrive le moment que tout le monde attend et/ou redoute, la côte des Gardes ; au menu, 2 bons kilomètres de montée, avec quelques passages à plus de 10%. A cet instant de la course, elle ne fait pas tellement mal aux jambes, mais le ralentissement général provoque littéralement un bouchon à perte de vue. En haut de la côte, rebelote avec le deuxième ravitaillement et on entame la descente qui permet de se ressourcer un peu, mais les concurrents sont toujours aussi nombreux, devant, derrière, à droite, à gauche. 9 km, 10 km, 11 km, 12 km, la course est vraiment lancée et un rythme de croisière s’installe. Au km 13 à proximité de l’entrée de Versailles, une petite côte conduit au 3^e et dernier ravitaillement, mais elle paraît nettement plus difficile que la première. Au km 15, les jambes commencent à souffrir, mais l’arrivée est proche et il n’est d’autre choix que de continuer et perdant le moins de temps possible. A 11h32, la délivrance arrive, l’arrivée est franchie. Il ne reste plus qu’à récupérer avec un bon repas avant d’enchaîner les deux matches de rugby, le premier dans la décontraction d’un match maîtrisé comme prévu par les Français, le deuxième plus frustrant et plus intense, ponctué lors des essais d’O’Driscoll et Murphy par deux explosions de joie du public Versaillais décidemment bien vert en ce dimanche.

Plus tard sur Internet, le temps exact est connu : 1h19min10s, objectif atteint. Prochaine échéance, le semi-marathon de Paris en mars prochain, avant peut-être d’attaquer les choses sérieuses, le marathon grandeur nature un mois plus tard, mais pour cela, il faudra un entraînement nettement plus consistant.

De notre envoyé spécial à Versailles, Louis Khataurz

Comments

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félicitations, faudrait que je m'y mette aussi un jour :)